Philippe de Villiers tenté par l'Élysée

Publié le par Michel

Philippe de Villiers tenté par l'Élysée

Persuadé d'avoir eu raison trop tôt, Philippe de Villiers ne tire pas une croix sur la bataille présidentielle. « A priori, je n'ai pas envie de redevenir un homme politique. Mais il peut y avoir des circonstances qui changent la donne et qui me mettent en situation sacrificielle. Si je revenais, cela ne serait pas par plaisir », glisse celui qui s'engagea dans la course à l'Élysée en 1995 et en 2007 où il rassembla 4,7 % puis 2,3 % des voix.

Âgé de 66 ans, le créateur du parc vendéen du Puy-du-Fou est aujourd'hui dopé par son succès en librairie : son dernier ouvrage - « Le Moment est venu de dire ce que j'ai vu » chez Albin Michel - s'est déjà vendu à 160 000 exemplaires. « Un tsunami pour Marine Le Pen » Sur les plateaux de télévision et lors des séances de dédicace, l'ex-député européen fustige tantôt le « boboïsme libéral libertaire », tantôt l'« islamisation de la France », ou encore le PS et Les Républicains (LR) qui « se fournissent chez le même grossiste : Bruxelles ».

Déjà, ses amis le mettent en garde. « Philippe n'est jamais aussi bon que lorsqu'il ne fait pas de politique et il doit garder cela à l'esprit, glisse Robert Ménard, qui l'a reçu pour une conférence dans sa ville de Béziers. Il y a une prime à l'efficacité : Marine Le Pen peut gagner en 2017. » Villiers le reconnaît lui-même à demi-mot : « Aux régionales, il y aura un tsunami pour le parti de Marine Le Pen et il n'y aura donc plus d'espace sablonneux entre le FN et LR. »

Alors en attendant de se décider, il continue son tour de l'Hexagone pour dédicacer son ouvrage et pour appeler les Français « à la dissidence ». « Je constate que le discours politique est dévalué, car jugé mensonger. Or, le discours métapolitique qui cherche à remonter aux causes de ce phénomène est guetté, écouté, plébiscité. Avec l'écriture, on peut faire plus qu'en allant s'agiter sur le forum », explique l'ancien député européen qui déplore que la politique soit devenue « du show-business ». Et d'assurer : « Si je devais être candidat à la présidentielle, je veillerais à ce que le bien supérieur du pays soit respecté. »

Dans les rangs du FN, même si l'ex-député européen apprécie peu Marine Le Pen, on rêve d'un ralliement de De Villiers en vue de la présidentielle de 2017. Le maire de Béziers Robert Ménard s'y emploie et espère que « ces deux-là finiront bien par travailler ensemble ». En attendant, c'est la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen qui semble lui adresser un message quand elle affirme : « Le FN est aujourd'hui le seul parti qui puisse changer la donne. Toute autre initiative de dernière minute pour 2017 [portée par Éric Zemmour ou Philippe de Villiers, NDLR] serait vouée à l'échec et serait un handicap pour Marine Le Pen. » À bon entendeur.

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