«Ne jamais se laisser gagner par le doute face au cancer»

Publié le par Michel

Philippe de Villiers en avril dernier, sur le plateau du Talk Orange-Le Figaro.
Philippe de Villiers en avril dernier, sur le plateau du Talk Orange-Le Figaro. Crédits photo : Le Figaro

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, revient sur son état de santé. Il salue par ailleurs Éric Besson qui «a eu le courage de porter le débat» sur l'identité nationale.

Le FIGARO.- Vous avez annoncé le mois dernier que vous souffriez d'un cancer à l'œil. Comment vous portez-vous ?

Philippe de VILLIERS. - J'ai été opéré juste avant Noël d'un cancer de la choroïde à l'Institut Curie à Paris. C'est une maladie très rare qui ne frappe qu'une personne sur cinq millions dans notre pays. J'ai subi une protonthérapie intensive. Je suis en phase de convalescence. J'ai observé une règle simple : ne jamais se laisser gagner par le doute mais, dans le face à face avec le cancer, le toiser. La parole d'un homme public qui, dans l'humilité de son corps, rejoint la rive des souffrants, peut servir à d'autres. Lorsqu'on passe de la rive des bien-portants à la rive des souffrants, on entre en compréhension intime avec tous les malades. En tant qu'homme public, il me paraît utile et opportun de l'exprimer.

Vous avez gardé le silence depuis votre entrée dans le comité de liaison de la majorité l'été dernier. Pourquoi ?

C'est un choix mûrement réfléchi. Dans la société médiatique d'aujourd'hui, la parole de l'homme public s'use à une vitesse étonnante. Les Français écoutent mieux une parole rare que l'omniprésence verbeuse. Et le temps des campagnes électorales se raccourcit chaque année. Il vaut mieux se réserver pour les périodes cruciales. C'est pourquoi j'interviens aujourd'hui.

Éric Besson a déclaré : «La France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble.» Partagez-vous sa définition ?

Éric Besson et moi, nous savons que nous avons des points de divergence. Cela n'empêche pas une considération mutuelle. Je ne peux pas laisser réduire la France à un espace de protection sociale. Je ne crois pas qu'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales soit la solution à nos problèmes. Cela dit, le débat sur l'identité nationale est une excellente initiative. Il offre une rare occasion d'échapper à la tyrannie de l'instant pour nous consacrer à l'essentiel. Éric Besson a eu le courage de porter ce débat.

Regrettez-vous d'avoir rallié la majorité présidentielle ?

J'ai au contraire la conviction d'avoir pris la bonne décision. En créant le comité de liaison de la majorité, Nicolas Sarkozy a caréné un trimaran composé de l'UMP, du Nouveau centre et du mouvement que je préside, le Mouvement pour la France (MPF). Ce trimaran permet à la majorité d'affronter l'échéance des régionales dans de bien meilleures conditions. J'ai appris à apprécier ceux qui tiennent le gouvernail du comité de liaison, comme Xavier Bertrand.

Quelles sont vos relations avec Nicolas Sarkozy ?

Au plan humain, j'entretiens avec Nicolas Sarkozy des relations personnelles et attentives. Il nous arrive assez souvent de nous parler par téléphone, ou de nous voir. Le Président ne manque pas de délicatesse. Il a été le premier à se manifester lorsque j'ai eu des problèmes de santé. Au plan politique, Nicolas Sarkozy assume avec responsabilité sa mission de fédérateur des différentes sensibilités de la majorité. Dans ce cadre-là, le MPF conserve son identité et ses convictions, mais ne se trompe jamais d'adversaire.

Jacques Bompard, maire d'Orange et cadre de votre parti, présente une liste en Provence-Alpes-Côte d'Azur face à celle de l'UMP. Le soutenez-vous ?

Jacques Bompard est un ami. Il a une fermeté de convictions alliée à une vraie réussite locale. Mais je soutiens la liste de la majorité présidentielle en Provence-Alpes-Côte d'Azur et sa tête de liste, Thierry Mariani.

Pensez-vous que la droite va reconquérir la région des Pays-de-la-Loire ?

Oui. Tout se joue au premier tour. La liste arrivée en tête bénéficie d'une dynamique. Nous avons donc réalisé une liste commune de la majorité présidentielle. J'ai bon espoir que Jean Arthuis la rejoigne. Nos têtes de liste ont 35 ans. Et notre chef de file, Christophe Béchu, président du conseil général du Maine-et-Loire, a du charisme, de l'énergie et un projet qui tranche avec une gestion socialiste sans autre horizon que l'impôt.

Vous avez fait exclure votre bras droit de toujours, le sénateur Bruno Retailleau, du comité directeur du Puy-du-Fou. La nouvelle a suscité de l'émotion parmi vos proches. La brouille est-elle définitive ?

Il n'y a aucun lien entre le Puy-du-Fou que j'ai créé et le conseil général de la Vendée que je préside. Je ne commenterai donc pas la vie interne d'une association. L'humeur des jours ne peut pas entamer une très ancienne amitié. Bruno demeure mon premier vice-président du conseil général. La majorité départementale est unie et va de l'avant. Elle est entièrement tournée vers un objectif : gagner les régionales.

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