2017: la droite de la droite s'active entre FN et Républicains

Publié le par Michel

2017: la droite de la droite s'active entre FN et Républicains

A un an de la présidentielle, la droite de la droite hors-FN multiplie les initiatives pour peser et exister lors du scrutin-clé de la Ve République, du "rendez-vous de Béziers" de Robert Ménard aux comités "Jeanne au secours" de Jean-Marie Le Pen en passant par la candidature de Nicolas Dupont-Aignan.

Pendant que Marine Le Pen découvre, dans une tournée cahotante, Québec et Saint-Pierre-et-Miquelon, pendant que les candidats "Républicains" putatifs ou déclarés à la primaire rivalisent, le marais de l'entre-deux s'agite.

Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Robert Ménard, Eric Zemmour, Patrick Buisson, etc. mais aussi, dans un autre registre, Jean-Marie Le Pen, dissertent, en coulisses ou sur l'estrade, sur la meilleure manière d'influer, mais aussi d'exister, face aux deux mastodontes électoraux.

"Il y a un espace énorme entre Les Républicains et le FN, dont Marine Le Pen n'a pas voulu", estime Paul-Marie Coûteaux, ancien eurodéputé et allié de la patronne du FN.

"Il y a un grand nombre de gens que Juppé ne représentera jamais, et tout un tas de gens qui n'iront jamais voir Marine Le Pen. Celui qui va faire un carton, c'est celui qui osera dire les choses, mais pour l'instant j'en vois aucun", confirme M. de Villiers à l'AFP.

Et si c'était lui ? "Je suis sorti par la grande porte, c'est pas pour rentrer par la cuisine", clame-t-il, officiellement retiré de la politique... tout en paraphrasant les Maximes d'Etat de Richelieu: les hommes d'Etat, "comme les lions, dorment les yeux ouverts".

- Un Podemos de droite -

Robert Ménard va essayer fin mai de faire de ses "rendez-vous de Béziers", la ville dont il est maire, un rendez-vous de la mouvance, dont sortira un "programme de salut public".

"Il faut faire un Podemos de droite, avec une autre façon de faire de la politique", plaide celui qui a été soutenu aux municipales par le FN, tout en espérant une "traduction sur le terrain politique" de l'initiative. "D'autres étages de la fusée" sont au programme.

Pour M. Coûteaux, "la finalité ultime de Béziers est de trouver un candidat pour la présidentielle. Il faut que quelqu'un se jette à l'eau".

Car nombre d'entre eux n'envisagent plus une victoire FN en 2017, après le tonitruant 1er tour aux régionales et l'échec au second. Le parti est trop mou sur les valeurs, trop étatiste en économie, pas "enthousiasmant" à droite, jugent-ils.

Le récent lancement de "Comités Jeanne Au Secours" par Jean-Marie Le Pen, ou encore des bâtons mis dans les roues de son petit allié le micro-parti Siel, montrent aussi d'après eux que le FN se referme, nonobstant les appels de Marion Maréchal-Le Pen à l'ouverture "nécessaire" pour 2017 à Philippe de Villiers, Thierry Mariani, Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan ou Henri Guaino.

Pour le maire de Béziers, "faire évoluer le FN de l'intérieur me semble, après le séminaire (du parti début février, ndlr), mission impossible. 6h30 de débat avec une direction qui ne veut rien entendre ou seulement s'entendre elle-même..."

Une analyse balayée par le sénateur-maire FN de Fréjus (Var), David Rachline, qui voit des personnalités jouant leur "carte personnelle" : "Il y a des gens qui pensent qu'il y a une potion magique pour gagner. Il faut continuer à expliquer notre programme, il y a des craintes à lever. Mais nos résultats démontrent que notre stratégie est valable".

Pour un membre de cet entre-deux, "la direction du FN est en train d'intégrer que c'est le coup d'après 2017 qu'il faut jouer: elle s'est pris un coup de bambou avec les régionales. Toute la recomposition aura lieu après" la présidentielle.

Et comme "le FN se fout de nous, on doit créer un rapport de force à l'extérieur" pour faire évoluer le FN, assure cette source. "Gagner tout seul, c'est invraisemblable".

Dupont-Aignan espère bien rafler la mise. "Il n'y aura qu'un candidat au final" entre Républicains et FN, "moi", pronostique le souverainiste.

Mais cela ne l'empêche pas de parer à toute concurrence. D'après un de ses proches, "ce n'est pas un hasard" si le député de l'Essonne a "accéléré" en officialisant récemment sa candidature à la présidentielle.

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